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L'AVENTURE

"Ailleurs est un mot aussi beau que demain"

                                                  Paul Morand

Tout homme a dans son coeur un Targui qui sommeille.

Ce rêve de grands espaces et de lointains ensoleillés, l’automobile, depuis qu’elle fut inventée, a contribué à le concrétiser.
Pour quelques-uns d’abord, pour beaucoup ensuite, elle fut un moyen d’aller au bout du monde, ce lieu mythique où, comme en géométrie non euclidienne, les parallèles se rejoignent et où, comme il y a des millions d’années, Asie, Europe, Afrique, Amérique se confondent à l’horizon nébuleux d’une terre enfin ronde.
De cette aventure automobile, Citroën a écrit plusieurs chapitres, de la première traversée du Tanezrouft avec des autochenilles B2 en 1922 à la traversée du Ténéré par soixante 2 CV en 1973, en passant par les Croisières Noire (1924) et Jaune (1931), les raids de 1 300 filles et garçons de Paris à Kaboul (1970) ou de Paris à Persépolis (1971), sans compter une myriade d’initiatives individuelles.
La 2 CV, notamment, a été dans l’après dernière guerre un irremplaçable instrument de découverte hors frontières pour de nombreux jeunes Européens.
Cette tradition et cette expérience fondent le propos de la présente brochure. Quelques conseils, quelques recommandations utiles sans doute. Mais l’essentiel est en vous, c’est une capacité à accueillir, à comprendre. Le voyage n’est pas une fuite, il est une dimension de la liberté.
Le reste, préparation technique, précautions de conduite, est affaire de bon sens et chacun établira à sa façon les équilibres paradoxaux et nécessaires. Exemple : pour affronter certaines pistes, il faut renforcer le matériel, mais en renforçant une pièce, on en affaiblit une autre jusque-là protégée par la relative fragilité de la première... Autre exemple : il est prudent de se munir de pièces de rechange, mais elles augmentent le poids transporté, et plus on est lourd, plus on casse, d’où la nécessité d’emporter d’autres pièces... Au point que quelques spécialistes vont jusqu’à dire que les seules choses indispensables sont des chiffons pour essuyer les pièces encrassées par le sable ou la poussière, et du fil de fer qui sert à tout.
Le reste encore, c’est de compter d’abord sur soi. Henry de Monfreid donnait ce conseil aux apprentis aventuriers : "Passez d’abord un C.A.P. de plombier-zingueur". Pourquoi ? Parce qu’à peu près partout dans le monde on en a besoin.  

Jacques Wolgensinger
Directeur de l’information et des Relations Publiques Citroën